Le Point.fr - Publié le 13/07/2012 à 19:49 - Modifié le 13/07/2012 à 19:50
Olivier Karrer a été interpellé jeudi soir à Strasbourg en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par le parquet de Munich.
- Par Anne-Laure Banse
Un père de famille français engagé dans une longue bataille contre les procédures allemandes en matière de divorce a été arrêté à Strasbourg pour complicité dans l'enlèvement des enfants d'un couple bi-national divorcé, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat. Olivier Karrer a été interpellé jeudi soir à Strasbourg en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par le parquet de Munich (sud de l'Allemagne). Il est poursuivi pour "participation à une organisation criminelle, enlèvement de mineurs et violences volontaires", a précisé une source policière.
Selon son avocat, Me Grégory Thuan, il serait mis en cause pour sept infractions liées à des enlèvements d'enfants dans le cadre de procédures de divorces conflictuelles entre parents allemand et étranger. L'un des cas concerne un couple polono-allemand, l'autre une famille franco-allemande. Il est en outre sous le coup d'un mandat d'arrêt européen émis par le parquet de Milan, pour sa complicité présumée dans l'enlèvement en 2010 de deux enfants par leur mère italienne, Marinella Colombo, alors qu'ils étaient confiés à leur père, habitant la Bavière. Il est aussi accusé d'avoir caché les enfants et reçu 10 000 euros de la mère pour son rôle dans l'enlèvement, a ajouté Me Thuan.
"Germanisation des enfants" (Olivier Karrer)
Mme Colombo a été condamnée à un an et demi de prison en Italie pour cet enlèvement, et son cas est en cours d'examen à la Cour européenne des droits de l'homme. M. Karrer a été déféré vendredi au parquet général de la cour d'appel de Colmar avant d'être incarcéré. Il sera entendu le 19 juillet par la chambre de l'instruction de la cour d'appel, qui devra statuer dans les 20 jours sur sa remise aux autorités allemandes.
"Mon client conteste vigoureusement les charges. Nous allons nous opposer à l'extradition car cette demande est tirée d'une motivation politique, a assuré Me Thuan. Les autorités allemandes veulent faire taire mon client pour ses opinions politiques". Olivier Karrer, 52 ans, a débuté son combat contre les autorités allemandes en 1999, quand son fils Julian, alors âgé de 4 ans, a été confié à sa mère avec qui il était en instance de divorce et qui habitait en Allemagne. Depuis, il n'a revu son fils qu'à de très rares reprises. Il a créé le Conseil européen des enfants du divorce (CEED), une association d'aide aux parents divorcés en conflit avec l'Allemagne. Il accuse le pays d'"enlever et germaniser les enfants des étrangers, sous couvert du Droit des Allemands, afin d'assigner leur parent étranger dans le pays et s'accaparer leurs richesses".
Depuis 2006, le Parlement européen a été saisi de plus de 120 pétitions dénonçant les procédures allemandes en matière de divorce et de garde d'enfants, notamment lorsqu'elles impliquent un parent étranger, selon l'eurodéputé français Philippe Boulland. Les pétitionnaires dénoncent le fait qu'en cas de divorce d'avec un conjoint allemand, le droit de garde soit presque systématiquement donné à ce dernier et que, sous le motif d'une crainte d'enlèvement, les autorités allemandes restreignent voire interdisent l'accès du parent étranger à ses enfants.
ActualitéSociétéRSSUn Français arrêté à Strasbourg pour complicité d'enlèvement parental en AllemagneLe Point.fr - Publié le 13/07/2012 à 19:49 - Modifié le 13/07/2012 à 19:50Olivier Karrer a été interpellé jeudi soir à Strasbourg en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par le parquet de Munich.À ne pas manquerDéfense des richesPar Philippe Tesson"La réparation" de Colombe SchneckPar Marion CocquetTour de France : Wiggins, le chrono dans la peauPar Antoine GrenapinFacebook et Twitter nous rendent anxieuxPar Sabrina DufourmontDes haut-parleurs... pliablesPar Anne-Laure BanseUn père de famille français engagé dans une longue bataille contre les procédures allemandes en matière de divorce a été arrêté à Strasbourg pour complicité dans l'enlèvement des enfants d'un couple bi-national divorcé, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat. Olivier Karrer a été interpellé jeudi soir à Strasbourg en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par le parquet de Munich (sud de l'Allemagne). Il est poursuivi pour "participation à une organisation criminelle, enlèvement de mineurs et violences volontaires", a précisé une source policière.Selon son avocat, Me Grégory Thuan, il serait mis en cause pour sept infractions liées à des enlèvements d'enfants dans le cadre de procédures de divorces conflictuelles entre parents allemand et étranger. L'un des cas concerne un couple polono-allemand, l'autre une famille franco-allemande. Il est en outre sous le coup d'un mandat d'arrêt européen émis par le parquet de Milan, pour sa complicité présumée dans l'enlèvement en 2010 de deux enfants par leur mère italienne, Marinella Colombo, alors qu'ils étaient confiés à leur père, habitant la Bavière. Il est aussi accusé d'avoir caché les enfants et reçu 10 000 euros de la mère pour son rôle dans l'enlèvement, a ajouté Me Thuan."Germanisation des enfants" (Olivier Karrer)Mme Colombo a été condamnée à un an et demi de prison en Italie pour cet enlèvement, et son cas est en cours d'examen à la Cour européenne des droits de l'homme. M. Karrer a été déféré vendredi au parquet général de la cour d'appel de Colmar avant d'être incarcéré. Il sera entendu le 19 juillet par la chambre de l'instruction de la cour d'appel, qui devra statuer dans les 20 jours sur sa remise aux autorités allemandes."Mon client conteste vigoureusement les charges. Nous allons nous opposer à l'extradition car cette demande est tirée d'une motivation politique, a assuré Me Thuan. Les autorités allemandes veulent faire taire mon client pour ses opinions politiques". Olivier Karrer, 52 ans, a débuté son combat contre les autorités allemandes en 1999, quand son fils Julian, alors âgé de 4 ans, a été confié à sa mère avec qui il était en instance de divorce et qui habitait en Allemagne. Depuis, il n'a revu son fils qu'à de très rares reprises. Il a créé le Conseil européen des enfants du divorce (CEED), une association d'aide aux parents divorcés en conflit avec l'Allemagne. Il accuse le pays d'"enlever et germaniser les enfants des étrangers, sous couvert du Droit des Allemands, afin d'assigner leur parent étranger dans le pays et s'accaparer leurs richesses".Depuis 2006, le Parlement européen a été saisi de plus de 120 pétitions dénonçant les procédures allemandes en matière de divorce et de garde d'enfants, notamment lorsqu'elles impliquent un parent étranger, selon l'eurodéputé français Philippe Boulland. Les pétitionnaires dénoncent le fait qu'en cas de divorce d'avec un conjoint allemand, le droit de garde soit presque systématiquement donné à ce dernier et que, sous le motif d'une crainte d'enlèvement, les autorités allemandes restreignent voire interdisent l'accès du parent étranger à ses enfants.Click here to find out more!Réduire le texteGrossir le texte
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